L’opposition municipale s’inquiète des attaques contre les services publics

COMMUNIQUE DES GROUPES DE L’OPPOSITION MUNICIPALE

Retour sur le Conseil municipal du 30 mars 2018

L’opposition municipale s’inquiète des attaques contre les services publics

Dans leurs propos liminaires, les présidents des groupes socialiste, écologiste et communiste se sont associés à l’hommage rendu aux victimes des attentats de Trèbes et Carcassonne et à la victime de l’assassinat antisémite de Paris.

Pierre COHEN, Antoine MAURICE et Pierre LACAZE ont ensuite condamné unanimement les discriminations présumées en matière d’accès au logement social par le bailleur Habitat Toulouse. Ils ont demandé à ce que toute la lumière soit faite sur ce dossier.

Tour à tour, les trois présidents ont demandé à JL Moudenc un positionnement clair sur la contractualisation entre l’Etat et la collectivité. Ils ont exprimé leurs inquiétudes quant à la dégradation des services publics qu’elle provoquera en amputant les capacités financières de la ville.

Pierre Cohen a regretté que le dossier de l’université toulousaine n’ait pas été retenu pour l’obtention du label IDEX (initiative d’excellence). « C’est très grave pour l’avenir de notre métropole, car l’ADN de notre métropole, c’est la connaissance. »
Il s’est en revanche réjoui de l’installation prochaine à Toulouse de la compagnie La Machine de François Delarozière. « C’est un projet que nous avons porté et je suis fier de voir enfin arriver le Minotaure en novembre. »

Antoine Maurice  « Vous avez une vision quantitative et uniquement comptable de votre action et vous ne parlez jamais en terme de qualité de service et de réponse aux besoins des Toulousains. Nous sommes particulièrement inquiets de la destruction massive et rampante de la politique de la petite enfance. »
Il a également interpellé le maire sur le manque de réponses apportées en terme de lutte contre la pollution à Toulouse, avec « une qualité de l’air qui ne cesse de se dégrader. »

Pierre Lacaze est revenu sur la dégradation des services publics. « Le gouvernement annonce la suppression de 70 000 fonctionnaires territoriaux. Avec le non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite que vous avez décidé, ce sera la double peine pour les Toulousains ! »
Il a par ailleurs regretté l’absence de vision globale de la droite municipale en matière d’urbanisme et le manque de concertation : « Il faut entendre et écouter les Toulousains ! », a-t-il affirmé.

L’opposition municipale a décidé, comme lors de la séance précédente, d’intervenir ensemble sur des sujets majeurs : la question des finances et les conséquences de la contractualisation des collectivités avec l’Etat, la question de l’urbanisme et plus particulièrement celle du Plan local d’urbanisme et enfin la question de la petite enfance.

Michèle Bleuse, au nom des trois groupes, s’est inquiétée de la demande de l’Etat de signer un contrat avec les collectivités locales, par lequel les collectivités s’engagent à plafonner l’évolution de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2%. « Ce n’est pas un contrat, mais une décision unilatérale Il s’agit d’une remise en cause de la libre administration des collectivités locales ! »
Elle s’est interrogée sur les impacts d’un tel contrat pour Toulouse. « Cela signifie-t-il que la Ville ne pourra plus ouvrir de nouvelles écoles, de nouveaux équipements pour les Toulousains, qui induisent l’embauche de nouveau personnel ? Que deviendront les subventions aux associations, déjà soumises à une diète sévère ? Qu’en sera-t-il des dépenses de personnels, garants de la qualité des services publics ? Vous ne pouvez pas dire que vous maîtrisez les dépenses de personnel et que vous renforcez les services publics, ce n’est pas possible ! Nous vous demandons donc de ne pas signer ce contrat avec l’Etat. »

Pierre Cohen, toujours au nom de l’opposition municipale, a dénoncé la modification du Plan Local d’Urbanisme proposée en Conseil municipal, qui n’a pas d’autre objectif que de permettre à la future tour Occitanie d’être exemptée de logements sociaux. Plus largement, il s’est inquiété de la manière dont est mené le projet Toulouse Euro Sud-ouest (TESO). « TESO peut devenir un très beau projet, il peut aussi engendrer le pire, par manque de concertation et d’études préalables. Il peut, si l’on n’y prend pas garde, déséquilibrer totalement le centre-ville. Les 50 000 m2 de commerces prévus peuvent notamment déstabiliser le commerce existant. » Il s’est également inquiété de l’absence de réflexion préalable avec les habitants. « Vous risquez de les faire fuir alors qu’ils sont très attachés à leur quartier. »

Enfin, Pierre Lacaze est intervenu pour demander à ce que la petite enfance soit de nouveau une priorité pour la Ville. Un vœu a été déposé en ce sens par les trois groupes de l’opposition. Pierre Lacaze a rappelé qu’aucune crèche publique n’a été créée depuis le début du mandat. « Vous dites que vous allez créer 1000 places d’ici la fin du mandat, mais combien en avez-vous supprimé ? Pouvons-nous avoir enfin la réalité des chiffres ? » L’opposition municipale a évoqué le malaise grandissant du personnel du service de la petite enfance : non remplacement des personnels absents, changements imprévus des plannings, changements de sites… Cette situation rejaillit sur les conditions d’accueil des tout-petits, avec un personnel moins disponible, des restrictions de places journalières, une diminution de la qualité des propositions éducatives… Les élus de l’opposition ont demandé le recrutement urgent d’au moins 40 professionnels de la petite enfance.

Décidément, la baisse des services publics était bien le fil d’Ariane de ce premier Conseil municipal de l’année…

Remonter