Parkings : la gauche dénonce une opération «d’enfumage» La Dépêche

Un article de Lionel Laparade publié le 21/01/2016

«Enfumage» pour EELV, «marketing politique» pour le PS. La gauche toulousaine décrypte le «coup de com’» du maire de Toulouse sur l’attribution des parkings à Indigo, ex-Vinci.

Comment essayer de rendre sexy et électoralement profitable l’attribution parfaitement prévisible de la plus belle part du marché des parkings de la ville à Indigo, ex-Vinci, qui la possédait déjà? La réponse à cette question a été donnée ce mardi par le maire de Toulouse dont le «coup de com’» est décrypté et abondamment commenté depuis hier par une gauche municipale incrédule.

Ancien adjoint aux finances, Joël Carreiras qui tenait les cordons de la bourse du Capitole sous le mandat de Pierre Cohen, n’est pas le plus mal placé pour analyser le contrat qui va lier Toulouse et Indigo. L’opposant socialiste regrette tout d’abord «ce choix qui consiste à livrer à un seul opérateur les bijoux du stationnement en centre-ville, quand on connaît les vertus de la concurrence et son effet positif sur les prix en général. Ce choix n’était pas le nôtre», rappelle Joël Carreiras, en soulignant que «pour nous, le stationnement participait d’une vision d’ensemble sur la mobilité à Toulouse et dans la Métropole». Or dans ce cas précis, l’élu PS soulève un paradoxe : «On justifie le contrat passé avec Indigo (lire ci-contre) au prétexte des millions qu’il va rapporter à la Métropole, et dont l’essentiel servira à financer la troisième ligne du métro. Si je comprends bien, plus il y aura de voitures qui utilisent le stationnement payant en centre-ville, et plus il y aura d’argent pour les transports en commun», observe Carreiras avec l’air de la poule qui a trouvé un couteau…

Moins ironique, l’ancien grand argentier de Pierre Cohen se souvient que de tous les parkings , celui de Jean-Jaurès était le plus juteux. Alors il s’interroge : «Pourquoi le maire ressort-il le projet de ramblas qu’avait imaginé pour nous Joan Busquets au moment de contractualiser avec Indigo? Pour étendre le secteur piétonnier, comme nous l’envisagions, ou pour satisfaire son partenaire privé pour lequel a été ajoutée à la corbeille de mariage la construction – certes à ses frais – d’un nouveau parking en haut des allées Jean-Jaurès? Allez savoir», conclut Joël Carreiras…

«La vérité a été travestie»

Elu EELV, Régis Godec, lui, en est sûr : «Le maire et président de la Métropole a cherché à enfumer tout le monde sur les bénéfices supposés de son deal avec Indigo». L’écologiste qui continue de croire que la Société pour la mobilité de l’agglomération toulousaine (SMAT) aurait été un gestionnaire plus avantageux des parkings, considère que dans le meilleur des cas, «la réalité a été travestie. On nous parle d’abord d’une enveloppe de 100 millions d’€ pour la troisième ligne du métro quand cette manne ne tombera intégralement qu’au terme de la concession attribuée à Indigo, c’est-à-dire dans 20 ans, à raison de 4 ou 5 millions par an. On veut ensuite nous faire croire qu’il s’agit de financements nouveaux à porter au crédit du volontarisme de la nouvelle majorité en faveur des transports en commun. De qui se moque-t-on?», s’indigne Régis Godec, en rappelant «qu’Indigo, ex-Vinci, est le gestionnaire historique des parkings toulousains et verse déjà chaque année l’équivalent ou presque de la redevance annuelle dont ce nouvel accord n’est en définitive qu’un prolongement. Qu’elle soit partiellement fléchée sur le financement des transports en commun est une bonne chose, mais cette mesure ne compensera pas la suppression de la dotation supplémentaire que la ville attribuait à Tisséo quand la gauche était au pouvoir», souligne l’élu Vert, en regrettant que Toulouse ne se soit pas inspirée de Montpellier. Là-bas, le stationnement est géré par l’établissement public des Transports de l’agglomération de Montpellier (TAM). Et ça marche…».

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