« Toulouse tourne-t-elle le dos à la mémoire de l’affaire Calas ? » par Régis Godec
« Tribunes », l’élu écologiste au conseil municipal de Toulouse Régis Godec souhaite que les 250 ans de l’affaire Calas soient honorés tout au long de 2015.
Article publié par Fabrice Valery sur le site France 3 région le 4 mars 2015
Nous pourrions le croire, en constatant qu’aujourd’hui encore la très discrète maison de Jean Calas dans la rue des Filatiers, ne comporte qu’une plaque descriptive qui mentionne simplement la découverte du corps du fils de Jean Calas le 17 Octobre 1761, sans mention du supplice de Jean Calas, de sa réhabilitation, et du combat de Voltaire.
Une nouvelle plaque sera enfin apposée lors des commémorations programmées lundi 9 mars 2015, à l’initiative de l’association Jean Calas, l’Europe nous regarde. La salle des Illustres, qui célèbre l’histoire de Toulouse, ignore l’affaire Calas, et les rues qui portent les noms de Calas et de Voltaire ne sont pas des rues prestigieuses.
En 2015 encore, alors que la lutte contre l’intolérance est sur toutes les lèvres, alors que la laïcité est brandie chaque matin, la municipalité toulousaine semble discrète sur la commémoration du 250ème anniversaire de la réhabilitation de Jean Calas. La lecture du magazine municipal des mois de février et de mars pourrait même laisser penser que l’amnésie règne au Capitole. Il est quand même surprenant que M. Moudenc n’ait pas jugé utile dans cette édition d’évoquer l’affaire Calas. Le magazine célèbre la mobilisation républicaine de janvier, le sursaut citoyen, le principe de tolérance, mais de l’anniversaire de la réhabilitation de Jean Calas, pas un mot.
Ces silences, ces oublis sont malheureusement éloquents. Ils dénotent une volonté plus ou moins consciente d’oublier l’intolérance dont a fait preuve la Ville de Toulouse par le passé.
Espérons que l’année 2015 soit une année charnière pour la mémoire de l’affaire Calas à Toulouse et que cette mémoire perdure au-delà des commémorations du 9 mars.
Régis Godec
A propos de l’affaire Calas (note de la rédaction) :
Jean Calas, marchand toulousain, a été accusé à tort du meurtre de son propre fils. Condamné à mort par le parlement de Toulouse, torturé et supplicié, il est brûlé en place publique en 1762. Voltaire obtient la révision du procès puis Jean Calas est innocenté et réhabilité en 1765.
Des cérémonies sont prévues le 9 mars à Toulouse, en présence notamment de l’ancien garde des sceaux et avocat Robert Badinter.