Retour sur les Municipales par Antoine Maurice (2) La Voix du midi 🗺

« Si dans les trois ans qui viennent nous n’arrivons pas à travailler avec les autres groupes, cela sera un problème »

Antoine Maurice, candidat aux municipales de mars dernier à Toulouse revient pour Voix du Midi sur la campagne des municipales à Toulouse et sur le résultat du scrutin. Il dresse les responsabilités de chacun dans une d’interview que nous vous restituons en deux parties…

Ce mardi 27 mai, vous avez pu lire la première partie de l’entretien, « Pierre Cohen a été un bon maire de Toulouse mais un mauvais maire des Toulousains ». Ce mercredi, nous vous proposons la suite dans laquelle l’élu d’opposition évoque l’alliance avec le PS, le travail au sein de l’opposition et pose les bases d’une éventuelle reconquête en 2020.

 

Vous dites que le rassemblement du second tour entre le PS et Europe-Écologie a été mal géré. Mais n’aurait-il pas fallu qu’Europe-Écologie parte avec le PS dès le premier tour pour espérer l’emporter.


Mon sentiment, c’est qu’ensemble au premier tour, on n’aurait pas gagné pour autant. Et puis si l’on dit qu’il faut faire l’union au premier tour pour gérer un pays ou une collectivité, il faut alors faire directement le bipartisme en France. Or, je pense que les gens ne se reconnaissent pas dans ça. En partant seul au premier tour, on donnait la possibilité au citoyen de dessiner d’autres rapports de force au sein de la future équipe municipale.

 

« À Toulouse, certains ont contribué un contexte défavorable à la gauche en permettant à Jean-Luc Moudenc de devenir député »

 

Compte-tenu du contexte défavorable à la gauche, ne fallait-il pas tout de même mettre ce schéma-là de côté?

 

Je ne le crois pas car d’autres villes ont en effet réussi à rester à gauche en adoptant justement ce schéma.

Le problème à Toulouse, c’est que certains ont contribué à créer un contexte défavorable à la gauche en permettant à Jean-Luc Moudenc de devenir député puis en utilisant les écologistes comme réservoir de voix avant de les mépriser.

À Europe-Écologie, on a amené du fonds par rapport à la campagne de caniveau dans laquelle sont tombés les deux principaux candidats. Nos thématiques ont porté et certains électeurs qui ont voté pour nous au premier tour n’auraient pas voté pour Pierre Cohen.

Au final, le résultat n’a pas été à la hauteur ni au premier tour ni au second tour mais on a posé des bases pour l’avenir.

 

Comment Europe-Écologie va-t-il se positionner dans l’opposition à Jean-Luc Moudenc?

 

En juin, nous allons nous réunir pour élaborer une stratégie pour être présent sur le terrain, aller davantage vers les citoyens et être capable de rassembler. Au conseil municipal, nous serons un groupe vigilant sur ce qui va être fait par la nouvelle majorité. Jean-Luc Moudenc prétend que sa méthode sera dans la co-construction et il a conseillé à sa majorité d’écouter l’opposition. Nous aurons donc à cœur de les rendre meilleurs.

 

« La méthode de travail a été la pierre angulaire de la défaite, elle sera la pierre angulaire d’une possible reconquête »

 

Comment pourrez-vous travailler avec les élus socialistes de l’opposition?

 

Je crois déjà que nous n’avons pas de temps à perdre et l’on aura donc intérêt à travailler ensemble. Cela suppose d’être capable de tirer collectivement les conséquences de notre échec et de se respecter. De notre côté, nous avancerons mais nous n’avancerons pas sans l’objectif de regarder autour de nous. Cette question de la méthode de travail a été la pierre angulaire de la défaite, elle sera la pierre angulaire d’une possible reconquête.

Atomiser l’opposition en quatre groupes au conseil municipal n’est-il pas un problème?

 

Je ne le vis pas comme un morcellement et cela va nous donner davantage d’espace pour nous faire entendre. Je crois qu’on peut être clair sur ses propres valeurs et être ouvert aux différentes sensibilités. En revanche, cela pourra devenir un problème si dans les trois ans qui viennent, nous n’arrivons pas à travailler ensemble avec les autres groupes.

 

« Dans les prochaines semaines, l’opposition devra, au conseil municipal, trouver une autre position que le « ça c’est nous »

 

Jusqu’à présent, l’opposition claironne qu’avec l’équipe Moudenc « Toulouse recule ». N’est-ce pas un peu court?

 

C’est insuffisant et cela tient du fait que l’on a envie de justifier notre bilan parce qu’on y a cru et qu’on y croit encore. C’est un bilan que l’on doit assumer.

Maintenant, il ne faudra pas faire comme Jean-Luc Moudenc qui dans l’opposition a rappelé plutôt deux fois qu’une que nous inaugurions ses réalisations notamment les premiers mois. Dans les prochaines semaines, il faudra donc trouver une autre position que le « ça c’est nous ». À Europe-Écologie, on aura à cœur d’amener d’autres éléments pour ne pas s’enfermer dans la caricature.

Le conseil municipal ne doit plus être une scène de théâtre où l’on se fait plaisir mais un lieu où les Toulousains pourront comprendre les enjeux.

 

« Par une forme d’enfumage, Jean-Luc Moudenc commence à dire que si certains projets ne vont pas se faire, c’est de la faute à la précédente équipe »

 

Comment jugez-vous les premiers pas de Jean-Luc Moudenc?

 

Pour l’instant, il n’a pas parlé d’un enjeu majeur qui nous tient à cœur : l’énergie et la transition énergétique.

Ensuite, par une forme d’enfumage, on voit qu’il commence à dire que si certains projets ne vont pas se faire, c’est de la faute à la précédente équipe. Nous on a dit pendant la campagne et on continue à dire que son projet et irréaliste et irréalisable. Lui commence à poser certaines priorités et va faire un audit. Pourquoi pas…

On pourrait comme on le préconise à Europe-Écologie donner des critères objectifs aux différents projets comme les créations d’emplois qu’ils vont engendrer, les économies d’énergies qui vont nous permettre de réaliser ou encore est-ce que ces projets répondent à des critères sociaux. Ce sont des idées que l’on va creuser et essayer de partager dans le cadre de cet audit.

Municipales 2014 Revue de presse
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