Un article de Coralie Bombail paru le 10 mars 2014 dans le blog Trait d’Union, blog des anciens salariés du Journal Toulousain

Les deux têtes de liste écologistes, Antoine Maurice et Michèle Bleuse, ont présenté leur programme le 22 janvier dernier. Depuis, ils ont développé les grandes thématiques de leur projet, comme l’alimentation et la santé, les transports, ou encore les énergies renouvelables. Pas d’idées « pharaoniques », mais des propositions qui touchent « l’amélioration du quotidien ». Le point avec Antoine Maurice.

Quels sont les objectifs de votre programme ? Comment arrivez-vous à vous distinguer sans proposer de « grands projets », comme les autres candidats ?

Nous voulons que notre liste soit associée au quotidien, avec le triptyque transports, énergies, alimentation. Nous n’avons pas voulu proposer un programme clinquant, c’est notre singularité. Les forces traditionnelles proposent de grands équipements, des grands projets marquants. La liste Toulouse Verts Demain veut être une alternative crédible, qui se préoccupe autant des fins de mois que de la fin du monde.

Mercredi Pierre Cohen a affirmé, concernant les transports, que tous les candidats étaient sur la même ligne que lui, à part l’UMP. Etes-vous d’accord ?

De manière générale, on s’inscrit dans la même logique et on l’assume. Mais nous avons de plus grandes ambitions et des différences de priorité. Par exemple, nous voulons que d’ici 2020, l’amélioration de l’offre existante des transports en commun augmente de 34%, au lieu des 18% prévus dans le PDU actuel (Plan de déplacement urbain). Mais Pierre Cohen a un peu revu sa copie depuis la présentation de son programme en janvier. A l’origine, il prévoyait la ligne Canal du tramway à l’horizon de l’arrivée de la LGV, il l’a avancée à 2020, comme on le souhaitait. Puis certaines de ses idées se sont inspirées de notre programme comme la création des 10 lignes Linéo… Mais ça, c’est le jeu.

L’emploi est également une des priorités de votre programme, quels sont vos moyens d’action ?

L’énergie est le premier levier pour créer de l’emploi. Avec la réhabilitation énergétique des logements et du bâti municipal, pour l’exemplarité, nous pouvons structurer une nouvelle filière. Il faut également développer l’économie sociale et solidaire en lui attribuant plus de moyens. Aujourd’hui, elle représente 4% du budget communautaire alors qu’elle pèse 12% dans l’économie locale. Nous voulons créer une pépinière d’entreprises dédiée à l’ESS. Le recyclage et la réparation est un autre secteur à soutenir, en accompagnant les ateliers et structures consacrés à cette activité. Puis il y a l’agriculture, qui doit également être soutenue par la communauté urbaine. Si elle s’attribue cette compétence, elle pourra négocier des subventions avec l’Union européenne.

Evoquer l’alimentation et la santé est l’une de vos particularités, pouvez-vous nous en dire plus ?

Les collectivités doivent mener une politique alimentaire locale, du champ à l’assiette. Pour cela, il faut protéger 100% des terres fertiles, racheter du foncier disponible et accompagner les jeunes maraîchers. Le Marché d’Intérêt National est un outil formidable, mais il doit revenir au service des petits producteurs locaux. Au niveau de la restauration scolaire, nous sommes contre le principe d’une cuisine centrale. Il en faudrait plusieurs, avec des légumeries, et installer des cuisines dans les écoles, qui pourraient s’approvisionner auprès des producteurs locaux. Une de nos propositions phares sur le sujet, est de créer des « Maisons du mieux manger » dans chaque secteur de Toulouse. Ce serait des lieux avec des jardins partagés, des distributions d’AMAP et des ateliers cuisine pour réaliser un travail pédagogique.

Elisabeth Belaubre évoque également ces thématiques. Que pensez-vous de sa candidature ?

Elle ne propose pas un projet global, mais une approche personnelle. Elle porte tout ce qu’elle n’a pas pu faire pendant le mandat. Elle met en valeur son bilan mais elle oublie que ce qu’elle a obtenu, elle l’a obtenu collectivement. Le bio dans les cantines, par exemple, ce n’est pas Elisabeth Belaubre mais les écologistes.

Au dernier sondage, vous êtes crédité de 7% des intentions de vote au 1er tour. Qu’en pensez-vous ?

On est content d’être en troisième position, même si on a été un peu déçu d’être descendu à 7%. Clairement, on vise les 10%. Il reste 15 jours, la campagne va se tendre. Mercredi, on organise un meeting festif à la Halle aux Grains avec José Bové et Dominique Voynet. Les gens pourront venir à partir de 16h, il y aura de nombreuses animations, avec de la musique et de petits jardins partagés. Le meeting à proprement parler commencera à 18h30. Et en fin de soirée, on sortira la boule à facettes !