La métropole occitane

La Dépêche du Midi, 1er avril 2012.
Boire lo cafè ou lo got de vin tout en jouant au joc de l’auca. Acheter un porta clau et même profiter d’un massatge sus cadiera. Tout cela, et bien d’autres choses, était possible hier matin au village occitan installé sur une partie de la place de l’Europe, dans le quartier Compans, à Toulouse, en préambule à la vaste manifestation de soutien à la langue et à la culture occitane.

L’occitan se niche, si on le veut, dans tous les gestes du quotidien et ne se réduit pas au folklore. C’est même à une reconquête qu’assistent les Toulousains qui l’entendent depuis quelques années dans le métro. Invité par les organisateurs du rassemblement à prendre la parole, hier matin, Pierre Cohen, le maire, a souligné que « Toulouse considère la langue et la culture occitanes comme une pièce importante de son identité. »

De fait, toute une série d’initiatives naissent dans la Ville rose, devenue laboratoire de l’occitan : les assises de la culture occitane l’an dernier ; une charte adoptée en mars ; un guide de la culture occitane diffusé par la mairie qui apporte aussi son soutien à l’enseignement de la langue… Les noms des rues, les panneaux d’entrée et de sortie de la ville, les plaques touristiques font ainsi une place à la langue d’oc.

Mais l’initiative qui réjouit le plus Jean-Charles Valadier, l’adjoint au maire chargé de ce dossier, c’est bien l’occitan dans le métro : « Le fait qu’on l’entende dans un moyen de transport moderne, c’est porteur d’avenir ». À défaut de lui accorder le titre de capitale, que d’autres villes peuvent revendiquer, Pierre Cohen veut voir Toulouse, comme « une métropole occitane ».

Jean-Noël Gros

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